Dans un environnement professionnel toujours plus connecté et exigeant, savoir gérer son temps est devenu une compétence essentielle. Chez OCTO Academy, cette thématique prend forme à travers la formation “Maîtriser son temps pour gagner en efficacité”, animée par Mathieu Moisant, consultant et formateur au sein d’OCTO Technology. Une journée pour apprendre à reprendre la main sur ses priorités, expérimenter des outils concrets et partager des pratiques entre pairs. Nous avons échangé avec Mathieu sur son parcours, sa pédagogie et les enjeux de cette formation.

Peux-tu présenter ton parcours et ce qui t’as conduit à devenir formateur sur la formation “Maîtriser son temps pour gagner en efficacité” ?
Cela fait une quinzaine d’années que j’exerce dans le conseil. J’ai débuté dans l’intégration de systèmes marketing liés au CRM, avant de me tourner il y a huit ans vers le développement logiciel sur mesure. Rejoindre OCTO a alors été une évidence. J’y ai participé à la création du campement de Lille et j’évolue aujourd’hui au sein de l’équipe Advisory, qui intervient sur des missions de conseil au plus près des besoins clients, dans des contextes variés et exigeants.
Ma spécialité consiste à accompagner les transformations d’organisation et plus récemment les transformations orientées produit. Cela passe par la réflexion sur les nouvelles formes d’organisations, les rôles, les rituels, les circuits de décisions et surtout les interactions entre les personnes. Dans toutes ces transformations, une ressource reste centrale : le temps.
Maîtriser son temps, c’est réduire le délai de réponse aux utilisateurs, maximiser la valeur produite et gagner en efficacité. J’avais moi-même suivi cette formation il y a quelques années chez OCTO : ce qui m’a marqué, ce sont les nombreux échanges sur les différentes techniques d’efficacité individuelle. Lorsque la formation a été internalisée, j’ai tout de suite levé la main pour contribuer. TEMPO définit des concepts concrets, transmet des outils et invite chacun à partager ses propres systèmes de gestion du temps.
Quels sont les principaux défis liés à la gestion du temps rencontrés aujourd’hui dans un environnement très connecté ?
Le digital est devenu une immense toile de puits à tension. Les réseaux sociaux en sont l’illustration la plus flagrante, mais c’est valable pour la plupart des systèmes que nous concevons et utilisons au quotidien. En tant que société de conseil en IT, nous participons à cet écosystème, et il nous faut en être conscient et responsable : nos compétences et outils influencent aussi la manière dont les autres gèrent leur attention et leur efficacité.
Sur le plan individuel, l’un des grands défis consiste à apprendre à dire non et à hiérarchiser. Cette difficulté, souvent culturelle en Europe, rend la priorisation complexe : nous avons tendance à tout placer au même niveau d’importance.
Depuis la généralisation du télétravail, nos interactions ont aussi changé. Les visioconférences, très utiles, peuvent rendre les échanges plus transactionnels et formels. Or, un collectif ne peut reposer uniquement sur ce mode de communication. Trouver des espaces d’échange informels est essentiel pour équilibrer la gestion du temps en équipe.
La formation s’intéresse principalement à l’efficacité individuelle, premier levier d’amélioration. Travailler la gestion collective du temps serait une étape ultérieure, plus complexe, car elle implique un véritable cadre d’équipe.
Quelles sont les méthodes ou techniques clés que tu abordes dans cette formation ?
Nous commençons par les techniques de priorisation. Dire simplement “non” ne suffit pas : il faut savoir proposer des alternatives et bien communiquer. Par exemple, la matrice d’Eisenhower aide à distinguer l’urgent de l’important et à organiser ses actions en conséquence.
Nous explorons aussi certains core protocols, comme le check-in (exprimer son état d’esprit en début de réunion) et le check-out (pouvoir quitter une réunion s’il est plus pertinent d’utiliser ce temps ailleurs, à condition de prévenir). Ces pratiques favorisent une meilleure gestion du temps collectif, à condition d’être explicitées.
La formation repose beaucoup sur les échanges entre participants : chacun partage son propre système (to-do lists, agendas, automatisations, etc.), afin que tous puissent trouver la méthode qui leur convient ou faire évoluer la leur pour la perfectionner.
Nous relions également la gestion du temps à la définition d’objectifs SMART. Souvent, les objectifs annuels ne sont ni clairs ni motivants, ce qui nuit à l’efficacité quotidienne.
D’autres notions sont abordées, comme l’effet Zeigarnik (la tendance du cerveau à rester focalisé sur les tâches inachevées), la procrastination et ses coûts, ou encore le découpage des grandes activités pour les rendre plus réalisables. Enfin, une partie est dédiée à la mise en condition du flow, cet état de concentration optimale qu’il est possible d’intégrer à son système personnel.
Quels profils bénéficient le plus de cette formation ? Est-elle adaptée à tous les métiers et niveaux hiérarchiques ?
Cette formation s’adresse à toute personne ayant déjà prononcé “je n’ai pas le temps” ou “je n’ai pas pris le temps”. Elle est utile à tous, indépendamment du poste ou du niveau hiérarchique, et gagnerait même à être suivie avant l’entrée dans le monde professionnel.
La plupart des participants sont déjà sensibilisés à ces questions et cherchent à améliorer leur fonctionnement. Chacun possède son propre système de gestion du temps, certains laissent une part de hasard, d’autres structurent davantage et la formation respecte cette diversité d’approches.
Comment transmets-tu ces concepts parfois abstraits ?
Je m’appuie sur une approche inspirée de Training from the Back of the Room. L’idée est de rendre la séance active et participative : les apprenants construisent eux-mêmes une partie du contenu.
Je propose un cadre avec des concepts, des outils, des méthodes, mais c’est le groupe qui, par les échanges, donne vie à la formation. Cette co-construction favorise la compréhension, l’implication et le passage à l’action.
Quels conseils pratiques donnerais-tu à quelqu’un qui se sent débordé ?
Je lui conseillerais d’appliquer le fil rouge de la formation : collecter, trier, utiliser et finir.
Collecter : recenser toutes ses activités.
Trier : se demander si c’est bien à soi de les réaliser, ou s’il faut déléguer ou reporter.
Utiliser : organiser l’exécution, souvent en découpant les tâches en sous-activités.
Finir : savoir clore une activité pour en tirer pleinement le bénéfice.
Cette logique d’entonnoir aide à structurer son quotidien, reprendre la maîtrise de son temps et retrouver de la sérénité dans son organisation.
À propos de la formation
« Maîtriser son temps pour gagner en efficacité »
Étonnant constat… Aujourd’hui, la technologie est partout et paradoxalement nous n’avons pas plus de temps disponible. Au contraire, autour de nous, tout s’accélère entraînant souvent un sentiment diffus de ne plus rien maîtriser : ni l’afflux des messages et des sollicitations, ni la séparation des temps professionnel et personnel, ni l’organisation de nos journées.
Dans notre environnement ultra connecté, notre temps est de plus en plus fragmenté et nos capacités d’attention et de concentration s’en trouvent considérablement modifiées. Il nous faut aujourd’hui redéfinir notre rapport au temps, nous réapproprier ce temps indispensable à la prise de recul, à l’analyse et à la décision.
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